La rentrée 2020 concrétisera la réforme des études de santé qui sonnera la fin du numerus clausus et de la PACES (première année commune) qui était jusqu’ici quasiment le seul parcours permettant d’accéder aux études de santé.
Cette réforme ouvre désormais 3 voies d’accès à la deuxième année MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie) afin de diversifier les profils des futurs professionnels :
1. Le PASS
Le Parcours Spécifique Santé ne peut se suivre que dans une université de Médecine. Il s’agit de la voie la plus proche de l’ex-PACES.
Le PASS correspond à une première année de Licence comprenant des enseignements « santé » qui ne sont pas encore clairement établis en date de rédaction de cet article, les universités ayant jusque la fin d’année universitaire 2019-20 pour dévoiler leur offre pédagogique.
Néanmoins, il est certain que seront conservées les sciences fondamentales comme la biophysique ou la biochimie ainsi que les sciences médicales comme l’anatomie ou la physiologie. Le cursus inclura aussi au moins une discipline hors « santé » choisie par l’étudiant (droit, sociologie, maths, histoire etc.), des cours d’anglais, des modules de découverte des métiers médicaux, ainsi qu’une préparation au concours d’entrée en deuxième année.
La pédagogie y sera très théorique et nécessitera une grande force de travail ainsi qu’une excellente capacité de mémorisation car le par cœur y sera roi.
A l’issue de l’année du PASS, deux cas de figure sont possibles :
L’année n’est pas validée : l’étudiant ne peut passer le concours d’entrée en deuxième année et doit se réorienter en première année dans un autre cursus post-bac. Il repasse alors par la procédure Parcoursup. Il peut le cas échéant choisir de rejoindre une L.AS pour retenter sa chance.
L’année est validée : l’étudiant peut candidater à l’entrée en études en santé. S’il réussit, il intègre les études correspondant à son domaine de spécialité MMOPK. S’il échoue, il n’aura pas la possibilité de se réinscrire en PASS car le redoublement y est impossible. En revanche, il pourra intégrer la deuxième année de Licence correspondant à l’option qu’il a choisie, y compris en L.AS, ce qui lui ouvrira le droit de recandidater aux études de santé pour la deuxième et dernière fois après une ou deux années supplémentaires.
2. La L.AS
La Licence Accès Santé correspond principalement à un univers « hors santé » (licence d’économie, de physique, de droit etc.) sur lequel porteront la majorité des enseignements suivis.
En complément, une option « accès santé » apportera des compétences nécessaires à la poursuite en études médicales (enseignements en sciences fondamentales et en sciences humaines et sociales relevant du domaine de la santé). L’option « accès santé » ne permettra pas nécessairement de développer des compétences dans tous les domaines MMOPK, certaines universités ne proposant des options que pour un seul des cinq domaines par exemple. Le cas échéant, l’option n’ouvre droit à candidature que dans le domaine travaillé.
L’étudiant en L.AS est libre de passer le concours d’entrée en deuxième année MMOPK au moment qu’il désire durant ses trois années de licence.
3. Les filières santé courtes (paramédical)
Tout comme pour les étudiants de L.AS, ceux engagés dans une filière paramédicale (infirmier, podologue, psychomotricien etc.) pourront également candidater en études de santé après avoir justifié d’au moins une année post-bac validée. Cet accès par la voie paramédicale ne sera toutefois pas permis dans toutes les académies. Il faut se renseigner auprès de son académie.
L’admission
L’entrée en études de santé se fait donc par la réussite d’un concours à l’issue du PASS, d’une L.AS, voire d’un parcours paramédical.
L’étudiant peut choisir de passer un ou plusieurs concours dans les différents domaines que sont médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie ou kinésithérapie.
Bien que le numerus clausus disparaisse, la filière devra continuer à sélectionner les élèves pour répondre à un principe de réalité (en effet, chaque année, 60 000 élèves candidataient en PACES -un chiffre qui devrait augmenter avec l’ouverture aux accès L.AS et paramédical-, alors que la capacité d’accueil en deuxième année n’est que de 12 000 places, tous métiers confondus). La sélection restera donc drastique et seuls 20% maximum des prétendants réussiront à intégrer la deuxième année.
Cette sélection s’appliquera sur les résultats obtenus au contrôle continu et/ou aux partiels durant le PASS, la L.AS ou les études paramédicales, sur des épreuves écrites rédactionnelles ou QCM qui évalueront probablement les sciences fondamentales, médicales et humaines, ainsi que sur des épreuves orales qui porteront plutôt sur l’anglais et la découverte des métiers de la santé.
Les places disponibles ne seront pas équitablement réparties : environ 60% des places seront ouvertes aux candidats PASS, 30 à 35% aux candidats L.AS et 5 à 10% aux étudiants du paramédical.
La candidature aux études de santé est limitée, dans tous les cas, à deux tentatives maximum.